Clowns Vengeurs - 04 - Les couloirs de l'éternité by Reynolds Jonathan

Auteur:Reynolds, Jonathan [Reynolds, Jonathan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Ado
Éditeur: Les Éditions Porte-Bonheur
Publié: 2011-12-31T23:00:00+00:00

Chapitre 7

Ça fait quelques minutes que je peux bouger mes membres. Ça a commencé avec les doigts, puis la main ; les pieds, puis les jambes et enfin, mon corps tout entier. Mais je n’en laisse rien paraître. Surtout qu’en haut, il y a de l’agitation, si je me fie à mes oreilles. Parce que ma vue, elle, est replongée dans les ténèbres depuis qu’ils ont refermé la trappe.

Une courte éternité plus tard, la trappe s’ouvre de nouveau.

Je reste immobile tandis qu’ils descendent, deux grands gaillards à l’allure de gorilles plus que d’humains, et qu’ils m’empoignent brusquement. Ils me soulèvent, en prenant soin de bien me cogner la tête sur les murs. Ceux-ci ne sont pas recouverts de plastique, contrairement à ce que je croyais, et ça fait mal. Ils me brassent comme un vulgaire chiffon tandis qu’apparaît, au-dessus de nous, un troisième gorille. Il m’attrape par les cheveux et tire.

Cette fois-ci, je ne peux retenir le cri de douleur ni empêcher mon poing de s’écraser contre le nez de la brute qui me martyrise le cuir chevelu. Son nez explose en sang – je ne fais jamais les choses à moitié. En grognant, il me lâche aussitôt. J’assène un violent coup de tête à celui devant moi, juste sur son menton. Nous voyons tous les deux des étoiles. L’autre gaillard, dans mon dos me saisit le cou à deux mains et le serre, comme un étau. Je tente de me dégager, en vain. J’étouffe. Je vais… Je…

Une explosion emplit mes tympans et une vive lueur éclabousse ma vue. L’étau se relâche, je tombe sur mes genoux, le souffle rauque. J’entends la chute de l’ennemi derrière moi et je sens un liquide chaud sur mon cou. Ce doit être son sang. Une deuxième détonation et le gorille devant mes yeux s’écroule, un trou en plein front. Pendant un moment, un cillement envahit mon ouïe, mais peu à peu les sons ambiants reviennent et j’entends la voix d’Évelyne :

— Papa ? Ça va ?

Je lève la tête et l’aperçois, un revolver fumant dans chaque main, l’air aussi coriace que Clint Eastwood dans les vieux westerns.

Le visage dur, les lèvres retroussées ; on dirait presque qu’une cigarette lui dépasse du bec. Je suis soulagé de ne pas voir de traces de sang sur elle. Elle ne semble pas blessée.

— Désolée, ça m’a pris du temps à trouver les bonnes munitions…, me dit-elle.

En d’autres circonstances, j’aurais ri, mais le temps n’est pas aux réjouissances.

— Ça va ? que je lui demande.

Pour toute réponse, elle se contente de faire tourner ses fusils comme le font les héros dans les films avant de les rengainer.

Il est temps que je sorte d’ici. Je saute et m’agrippe au rebord de la trappe. Je me hisse sans prendre le temps de m’assurer que le champ est libre. Avec Évelyne qui semble tirer sur tout ce qui bouge, un agresseur ne m’attend certainement pas sur le bord du trou.

Une fois monté, je fais courir mon regard, pour faire un rapide constat de la situation.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.